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  • Photo du rédacteurAndréanne Tessier inf

Alerte. Espace disque insuffisant!


6:30 le cadran sonne. Les yeux encore collés, je saute du lit, question que ma fille n'ait pas le temps de venir m'y rejoindre. Ce qui serait adorable, mais nous mettrait sans doute en retard. Bon matin! Séance câlins avec les enfants, toasts au beurre d'arachide (on aime vivre dangereusement) en gros morceaux, "non en petit", "avec du miel", "veux du lait!". Café pour moi, j'en ai besoin! Go,go,go on s'habille, les enfants, on va être en retard. Lunch, brossage de dents, habit de neige, les bottes, les sacs. Le grand est laissé à l'école, la petite à la garderie. Et hop au boulot! Les courriels, les priorités prioritaires qui sont à prioriser sur les priorités d'hier qui devaient être terminées pour la veille. Meeting à 14h qui s'éternise, une problématique urgente à traiter au mieux qui ne sera satisfaisante pour personne. Et on embarque dans l'auto, accident sur le pont...bordel, je vais arriver tard. Bisous câlins aux enfants, à l'amoureux. Devoirs à superviser, souper à concocter, que je vais manger froid après m'être levée 12 fois parce qu’on a oublié le poivre, que la petite veut du lait, que le lait est rendu sur le plancher et... "envie de pipi maman"! Vaisselle, jeux avec les enfants, lessive, bain, dents, histoire, moment privilégié avec le plus grand. Et divan question de relaxer 2 minutes, TV question de ne pas réfléchir... et tranquillement les paupières sont lourdes... je vais aller me coucher. Et au moment de fermer les yeux, après le délicieux "Bonne nuit chéri, je t'aime" qui promet une nuit bien méritée, là, exactement LÀ, mon cerveau se réveille! J'ai oublié de décongeler le poulet... je voulais appeler ma mère pour... on arrivera jamais dans les temps au boulot... AAaaaarrrrrgggghhhh... je suis fatiguée, laissez-moi dormir!!!


Vous connaissez? Pourquoi est-ce toujours au moment de se coucher, alors que quelques instants avant on cognait des clous devant... qu'est-ce que j'écoutais donc (?), que notre cerveau s'active et semble chercher des solutions à tous les problèmes de la journée? La réponse est plutôt simple, parce que c'est la première fois de la journée qu'il en a l'occasion!


Nous vivons dans un monde où tout va vite. Nous sommes sans cesse bombardés d'informations que notre cerveau n'a pas le temps de traiter en temps réel puisqu'il est déjà occupé à en traiter une autre. Et dans ce temps-là, le cerveau range l'info dans une espèce de salle d'attente, en attendant qu'on ait le temps de la traiter. Mais comme on a des journées bien remplies entre ce qu'on veut faire, ce qu'il faut faire et ce qu'on aurait dû faire, la salle d'attente se remplit plus rapidement que celle du sans-rendez-vous à la clinique un matin de janvier. Résultat, lorsqu'on dépose notre tête sur l'oreiller le soir, plein d'espoir d'un sommeil réparateur, c'est souvent le premier moment de repos de la journée qu'on accorde à notre cerveau. Alors il appelle le premier patient de la salle d'attente.

Parce que le cerveau, c'est un peu comme un ordinateur qui enregistre un paquet de fichiers ici et là dans son disque dur et qui à un moment donné, finit par manquer d'espace pour fonctionner à son plein potentiel. Alerte, espace insuffisant! Alors on lance une défragmentation. Le système informatique va faire le ménage du disque en allant classer au bon endroit les parcelles de dossier qu'il a enregistrées à gauche et à droite et en éliminant celles qui ne servent plus ou se dédoublent. C'est la même chose avec le cerveau, il a besoin de faire le ménage lui aussi, et pour ça, il a besoin qu'on lui accorde un moment sans stimulation. Si le premier moment de repos que vous lui accordez c'est au coucher, il va sauter sur l'occasion et vous, vous allez vous enfouir la tête dans l'oreiller en grognant parce que vous savez que demain matin, le cadran, lui, va être au rendez-vous.


La solution? Accorder du temps libre à votre cerveau AVANT l'heure du coucher. Le centre d'études sur le stress humain nous recommande de prendre une heure par jour loin de tout stimuli. UNE heure??? Oui, une heure. Moi aussi j'ai sourcillé la première fois. Le problème, c'est tout le premier paragraphe (enfants, boulot, tâches ménagères...), je sais. J'ai dit simple, pas facile. À partir de là, c'est un choix. Moi j'ai fait le test. Une fois les enfants couchés, je suis partie marcher et j'ai laissé mon cerveau faire son travail. Je n'ai pas écouté de série télé avec mon chum ce soir-là, mais j'ai magnifiquement bien dormi. Puis, j'ai réalisé que quand on s'accorde le temps de penser régulièrement, on n’a pas toujours besoin de une heure. Mais dans les périodes où j'ai l'impression de courir après mon temps, je revois mes priorités et je m'accorde le temps de prendre le temps. Je laisse mon cerveau défragmenter l'information accumulée et je porte attention à ces pensées qui me préoccupent. Et une à une je les classe, je leur trouve une solution et celles sur lesquelles je n'ai aucun pouvoir, je les laisse dehors quand je passe la porte.


Et vous savez quoi? Après le "Bonne nuit chéri, je t'aime", je dors délicieusement bien.




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