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  • Photo du rédacteurAndréanne Tessier inf

Recalcul de l'itinéraire en cours.



Ce matin, assise sur le plancher du salon, une tasse à café dans une main et une poupée dans l'autre, je me suis demandé ça faisait combien de temps que je n'avais pas mangé une soupe aux chips et aux raisins avec ma fille et ses toutous. Sans faire ma liste d'épicerie ou écouter mon fils réciter ses mots de vocabulaire en même temps je veux dire.


Lorsque vendredi notre gouvernement a annoncé la fermeture des écoles et des garderies, bien que rationnellement j'étais convaincue que c'était une excellente décision, j'ai cessé de respirer pendant quelques instants. Comment vais-je faire pour travailler? Je suis en démarrage d'entreprise, j'ai un million de choses à faire et pas assez de temps pour les accomplir. Sans compter toutes les tâches qui se sont accumulées à la maison et les rénos en cours... Pas d'école, pas de garderie, c'est une catastrophe! Mais comme je devenais bleue, j'ai dû prendre une grande respiration, et comme le GPS quand je bifurque par un chemin imprévu, je me suis mise en mode "recalcul".


Au lieu de focaliser mon attention sur ce que ça m'empêche de faire, je me suis mise à penser à tout ce que ça me permet. Soyons honnête, on passe notre temps à courir. Entre le moment où vous vous levez et celui où vous vous couchez, combien de temps accordez-vous à tout simplement vous arrêter pour profiter de ce que vous avez? C'est quand la dernière fois où vous vous êtes autorisé à prendre un bain sans vous mettre une limite de temps ou que vous êtes sorti marcher dehors sans aucun but, juste pour prendre de l'air? Les spectacles, cinémas, activités familiales organisées, cours de poterie ou karaté, tout est fermé. La vie nous oblige à nous arrêter. Plus de course effrénée, plus de distractions par milliers, nous allons devoir vivre notre réalité un peu. Bien sûr vous pouvez toujours vous brancher sur un écran (ainsi que vos enfants) et vous en extirper lorsque la crise sera passé, mais est-ce vraiment ce que vous avez envie de faire de ce temps (ce bien si rare et si prisé) qui vous est offert?


J'ai envie d'utiliser ce temps pour me faire du bien. Ça fait des mois qu'une liste de tâches inachevées me tourne en tête, ne serait-ce pas un bon moment pour les rayer une à une? Sans presse ni stress, juste éliminer la charge mentale que ces responsabilités latentes entraîne semaine après semaine. Et si j'en profitais pour réorganiser la maison de façon à ce que tout soit plus fonctionnel après? Ce que je me promets de faire depuis un moment mais que, bien sûr, je n'ai jamais le temps de faire. Et si je faisais une journée popote et que je préparais plusieurs repas à congeler pour les semaines plus occupées? Et si je profitais de ce temps pour me faciliter la vie lorsque la routine reprendra, ne serait-ce pas une belle façon de prendre soin de moi et de ma petite famille?


Après tout, n'est-ce pas pour ça que le Québec est en mode économie d'énergie, pour prendre soin de notre santé et de celle de ceux qui nous entourent? Prendre soin de soi, c'est aussi rattraper tout le sommeil en retard, prendre le temps de manger à table des repas sains, de sortir dehors se remplir les poumons d'air frais et de s'accorder le temps de ne rien faire, le temps de se vider la tête.


Quelle meilleure façon de prendre soin de votre santé mentale que de profiter de ce temps d'arrêt imposé pour vous imposer un arrêt dans votre course effrénée du quotidien, question de laisser le stress retomber et de recharger vos batteries pour pouvoir reprendre votre train train quotidien au mieux de votre forme lorsque la situation vous le permettra.


Maintenant excusez-moi, ma soupe aux chips va refroidir.


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